Crise ukrainienne – Dérogation d’étiquetage: tout ce que vous devez savoir

La guerre en Ukraine impacte notre économie, mais aussi nos ressources. Ainsi, les problèmes d’approvisionnement commencent à se faire ressentir et de nombreux acteurs de l’économie doivent faire face à de nouvelles difficultés qui impliquent des changements de recettes. Pour permettre à la production de ne pas se stopper, l’État permet de réaliser des demandes de dérogation d’étiquetage qui seront ensuite accordées à certains produits alimentaires.

Un conflit aux multiples conséquences

Alors que le conflit est en cours et se déroule dans la partie est de l’Europe, les tensions d’approvisionnement se font ressentir partout sur le continent. Certaines exportations de matières premières en provenance d’Ukraine ont été suspendues ce qui confronte nombre d’opérateurs, en particulier dans le secteur alimentaire, à un manque de sourcing. Les premiers produits touchés sont tous ceux directement ou indirectement liés à l’huile de tournesol comme les bouteilles d’huile, la margarine, les sauces, les chips et toutes les fritures. Pour faire face à cette situation exceptionnelle, c’est la Direction générale de la Répression des Fraudes elle-même avec la supervision du ministère de l’Économie et des Finances de permettre des modifications temporaires dans les recettes avec une dérogation d’étiquetage en respectant les conditions qui ont été définies le 26 avril 2022.

Un véritable coup de pouce pour nombre d’industriels qui ne peuvent plus produire leurs produits originaux et qui doivent prendre le temps de trouver de nouvelles sources de matières premières afin de pouvoir continuer la production. Une alternative fiable doit être trouvée, car l’issue du conflit ukrainien est à durée indéterminée, et il faut que l’activité agroalimentaire puisse se stabiliser et s’appuyer sur des bases solides pour pouvoir continuer son activité dans de bonnes conditions.

Une dérogation accordée pour une durée maximale de 6 mois

Une fois la demande réalisée auprès des autorités à travers le portail derogconso. La demande de dérogation peut être accordée ou refusée. Une demande accordée fera l’objet d’un nouvel examen au bout de 3 mois afin de vérifier si la dérogation a toujours intérêt à être mise en place ou si elle peut être levée, car une solution durable de sourcing a été trouvée pour compenser le manque de matières premières.

Pas de panique cependant, les industriels seront surveillés et ne pourront pas substituer leurs produits par n’importe quoi. En effet, une information visible sur l’emballage devra être ajoutée en cas de l’introduction d’un nouvel allergène, de l’utilisation d’un ingrédient OGM ou encore si les déclarations environnementales déjà inscrites ne sont plus respectées. Ainsi, il ne nous sera pas autorisé de garder l’affichage d’une mention “sans huile de palme” si la recette modifiée en contient. Cela vaut également pour les mentions “Sans OGM”, “BIO” et toute autre information qui pourrait se révéler trompeuse pour le consommateur.

Pour les autres cas, l’emballage sera marqué par un indicateur visuel afin de permettre aux consommateurs d’identifier rapidement les produits qui ont fait l’objet d’une dérogation d’étiquetage. Ces produits seront parfaitement identifiables lors de l’achat grâce à la mention DEROG qui doit figurer sur l’emballage. Bien que ces modifications permettent beaucoup plus de flexibilité aux industriels, cette situation n’est que temporaire et ma priorité absolue des entreprises exerçant dans l’alimentaire reste d’assurer un maintien de la production sans pour autant nuire à la sécurité et à l’intégrité des process de fabrication. L’idée étant de continuer d’apporter au consommateur des produits de qualité avec une grande transparence et un haut niveau d’information quant à la composition des différents produits qu’ils consomment au quotidien.

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